jeudi 13 janvier 2011

Explosion imminente - Roses Kings Castles et Suburban Timebombs

J'aime beaucoup Adam Ficek. Vraiment. Sans rire, ce type a un don pour la mélodie assez incroyable. Résultat : il suffit d'écouter l'un de ses disques un matin pour fredonner ses chansons pendant tout le reste de la journée. C'est encore pire si vous avez l'occasion de le voir en live, ce qui m'est arrivé hier pour la troisième fois en moins de deux ans. Ses ritournelles s'accrochent à votre cerveau comme un nourrisson au sein de sa mère et c'est un vrai plaisir.



En novembre 2010 est sorti le deuxième album de son projet solo Roses, Kings, Castles, pourtant achevé depuis bien longtemps. Et le moins que l'on puisse dire est qu'il ne nous déçoit pas. Si la tendance spontanée est une nouvelle fois de se dire que c'est sympathique sans plus, méfiez-vous de l'effet boomerang de One Born Every Minute, Backseat Living ou Twisted Words. Incontestablement, Adam Ficek reste toujours aussi accrocheur et charmant et n'a pas perdu son sens de l'humour (Shut your Stupid Little Mouth en est la preuve). Suburban Timebombs est un poil plus rythmé et énervé que son prédécesseur. En effet, cette fois, l'ex-batteur devenu auteur-compositeur-chanteur s'est entouré d'une dizaine de musiciens pour l'enregistrement. Mais "énervé", il ne l'est pas autant que son successeur, comme nous le confiait Adam à l'issue de son showcase chez Gibert Musique. 



Le pauvre a eu une année 2010 difficile, durant laquelle il s'est fait virer de Babyshambles sans préavis d'une manière assez crasseuse. Et il a aujourd'hui parfois le sentiment de recommencer à zéro (bon, c'est vrai que la dernière fois que je l'avais vu à l'espace B au mois de mai, on ne devait pas être plus de dix). Il a été écœuré par l'industrie du disque anglaise dans laquelle il faut payer pour avoir une critique positive, lessivé par sa tournée mondiale, presque ruiné par la sortie de ses disques, et la colère qui le menaçait a fini par le submerger complètement. Suburban Timebombs porte bien son nom : Adam Ficek était au bord de l'explosion au moment de le baptiser. Mais lorsqu'il nous annonce que son prochain album sera plus dur, plus basé sur les guitares électriques, il n'a pas de mal à nous convaincre. D'ailleurs, les deux chansons extraites du futur opus esquissées en conclusion du showcase en témoignent : les petites ballades romantiques et douces, c'est fini pour le moment.



Mais ce qui l'aide à tenir, comme bon nombre d'autres artistes contemporains, c'est tout simplement l'amour de la musique. Car s'il déplore que des tas de parasites pullulent autour des musiciens depuis des décennies alors qu'ils ne sont même pas mélomanes, il fait partie de ces personnes qui ne peuvent vivre autrement que par leur passion. Et s'il envisage la possibilité d'être obligé un jour de reprendre un job complémentaire et d'arrêter de tourner, il ne s'imagine tout de même pas une seconde abandonner la musique. Et c'est tant mieux pour nous.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire